amer beton

Le dossier - Introduction - Biographies - Chronique - Analyse - Entretien avec M. Arias


AMER BÉTON : La chronique

Cliquer pour afficher l'image en plus grandLes "Chats", Blanko (Shiro en japonais, Blanc dans le film) et Noiro (Kuro / Noir) sont deux gamins des rues qui règnent dans les airs d'un vieux quartier de la ville de Takara (Trésor en français, Treasure Town dans le film). Acrobates et combattants hors pair, ils font régner leur loi aussi bien à l'encontre des adultes que des autres enfants. Ils vivent dans une vieille carcasse de voiture sous un pont le long d'un des bras de la rivière qui sépare le quartier du reste de la métropole. Leurs journées consistent à voler, racketter et combattre leurs ennemis, que ce soient des lycéens voyous, des sans-logis, des employés, des gosses sans foyer, etc. Même si l'avenir est bien sombre pour nos deux personnages, il ne semble pas devoir les inquiéter car, ensemble, ils se sentent invincibles.

Ils sont les maîtres de leur vie et de leur quartier. Malheureusement, Takara n'est pas immuable et de gros bouleversements s'annoncent par le biais du retour de Suzuki, un yakuza connu sous le nom du "Rat", et l'arrivée de "Serpent", un mystérieux promoteur immobilier, qui veut construire un parc d'attraction en plein centre de la vieille ville après l'avoir rasé.Cliquer pour afficher l'image en plus grand Ce dernier est associé avec le chef de Suzuki, séduit par les gains importants que l'opération doit apporter. Une lutte pour le pouvoir entre les "Chats" et le "Serpent" commence alors sous les yeux du "Rat" et de la police. Celle-ci est représentée par Fujimura, un vieux flic désabusé, et Sawada qui a choisi ce travail pour pouvoir utiliser une arme à feu légalement. Qui de la tradition ou de la modernité va l'emporter ?

Amer Béton, qui constitue, pour certains, le chef-d'œuvre de Taiyou Matsumoto, a été prépublié entre la fin de 1993 et le début de 1994. La série, en trois volumes, a connu immédiatement un certain succès malgré un sujet assez difficile, un dessin atypique et une narration qui tranche avec la production japonaise habituelle du fait d'un grand usage de l'ellipse. Dès 1996, Dominique Véret, alors chez Tonkam, en a proposé une version française qui fut un grand échec commercial, le public pour ce type d'œuvre n'existant pas encore. Cependant, devenu très difficilement trouvable, le titre avait fini par acquérir une dimension mythique auprès de certains fans. Grâce à la brillante adaptation en film d'animation de Michael Arias et du Studio4°C en 2006, une réédition révisée est de nouveau disponible chez Tonkam. Une seconde chance de découvrir l'une des bandes dessinées les plus marquantes de la production japonaise nous est ainsi offerte.

Cliquer pour afficher l'image en plus grandAmer Béton, aussi bien le manga que le film, propose un contenu très riche avec plusieurs niveaux de lecture / visionnage. Outre la lutte pour le contrôle d'une partie de la ville entre Kuro et Blanko d'un côté et "Serpent" et ses associés yakuza de l'autre, l'œuvre semble représenter la recherche du bonheur et de la plénitude ainsi qu'une lutte contre les démons intérieurs qui existent en chacun. La ville elle-même pourrait symboliser la société actuelle et sa marche forcée vers un bonheur aseptisé, la modernisation se faisant au détriment des traditions, des habitudes de vie des petites gens et au profit de quelques-uns qui ne recherchent que l'argent et le pouvoir. Malgré tout, la noirceur et la violence des événements sont contrebalancées par l'espoir, donnant ainsi la possibilité de réfléchir sur soi-même et le monde qui nous entoure. En somme, Amer Béton est une œuvre à ne manquer sous aucun prétexte.

 

amer beton

Le dossier - Introduction - Biographies - Chronique - Analyse - Entretien avec M. Arias