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Le dossier - Introduction - Biographies - Chronique - Analyse - Entretien avec M. Arias


AMER BETON : Biographies
MICHAEL ARIAS

Originaire du sud de la Californie, Michael Arias a débuté dans le monde du cinéma à la fin des années 1980 en étant programmeur dans une société chargée de développer un logiciel de contrôle de mouvement qui faisait partie de l'empire Disney. Cela l'amènera à devenir assistant sur différents plateaux de tournage à travailler sur les effets spéciaux de films comme Abyss de James Cameron. Après cette première expérience, Michael déménage de la cote Ouest à la cote Est des Etats-Unis et est amené à travailler sur l'animation Back To The Future, The Ride pour le parc d'attraction d'Universal. Ce travail lui permet de faire la connaissance d'un certain nombre d'intervenants provenant de différents horizons et de partir une première fois au Japon. Ayant appris quelques rudiments de la langue à l'université, il se retrouve tout désigné en tant qu'accompagnateur. On est au début des années 1990 et c'est là qu'il découvre les possibilités graphiques des ordinateurs et devient persuadé que le futur du cinéma va passer par les images de synthèse. Il a alors l'occasion de réaliser pour Sega un ridefilm en 3D (*) et part s'installer en 1991 au Japon. Il est alors âgé de 24 ans.

Aprés avoir terminé de travailler sur ce projet, il retourne aux Etats-Unis et se retrouve pendant deux ans à New York dans une société spécialisée dans le titrage en images de synthèse. Il participe à des films comme M. Butterfly de David Cronenberg ou Le Grand saut des frères Coen. Cependant, la programmation lui manque et il entre à Softimage, une société canadienne célèbre pour ses logiciels de création d'images de synthèse. Etant donné qu'il passe plus de temps dans les bureaux japonais qu'au Canada, il finit par s'installer définitivement à Tokyo. Il développe un système de rendu graphique appelé Toon Shaders permettant de simuler informatiquement une animation en dessins sur cellulo. Ce système est utilisé pour la première fois sur le film Princesse Mononoke d'Hayao Miyazaki (1997). Il travaille ensuite sur les films Le Prince d'Egypte et La Route d'El Dorado. C'est aussi à cette époque qu'il réalise les images de synthèse du pilote d'Amer Béton qui fait sensation dans le milieu de l'animation mais qui ne débouche sur rien de concret. Entre 2000 et 2003, il travaille avec Studio°4C et les frères Wachowski. Il est un des principaux producteurs du film The Animatrix, composé de 9 courts métrages dont Beyond pour lequel il réalise les images de synthèse. Et c'est ensuite que le projet Amer Béton redevient d'actualité

(*) : Un ridefilm est un film qui est projeté alors que les spectateurs sont assis sur des sièges montés sur vérins qui bougent de façon synchronisée.

TAIYOU MATSUMOTO

Né en 1967 dans les environs de Tokyo, le jeune Taiyou Matsumoto se destine plus à la carrière de footballeur professionnel qu'à celle d'artiste. Cet intérêt pour le sport se retrouve dans un certain nombre de ses œuvres. Entré à l'université, il n'achève pas ses études d'arts et fait ses débuts de mangaka en 1987 après avoir été distingué dans un concours pour débutants organisé par le magazine Afternoon. En 1988, il reprend la nouvelle qui l'a consacré pro pour en faire une série courte. Straight se déroule dans le monde du baseball et ne brille pas encore par son originalité. En 1989, sa maison d'édition, Kodansha, l'envoie faire un reportage dessiné sur le Paris-Dakar. C'est pendant son séjour en Europe qu'il découvre un certain nombre d'auteurs qui influenceront fortement son style comme Moebius, Prado, Bilal et de Crécy. Il change alors d'éditeur, de style graphique et de tonalité d'histoire et en 1990, il réalise Zero chez Shôgakukan, un manga en deux volumes sur la boxe qui met en scène un vieux champion socialement inadapté attendant celui qui le battra enfin sur le ring. Entre 1991 et 1992, il crée Hana Otoko qui nous narre les retrouvailles tumultueuses entre un fils, modèle et cynique, et son père, naïf et enthousiaste, le tout sur fond de baseball. Cette nouvelle direction se confirme en 1993 avec un recueil d'histoires courtes sur le mal de vivre estudiantin. Printemps Bleu, qui se voit adapté au cinéma en 2001, est une chronique assez noire de la désespérance d'une partie de la jeunesse japonaise.

En 1994, il connaît le succès avec sa série Amer Béton, publiée dans le magazine Big Comic Spirits. Son manga se voit adapté au théâtre par une troupe amateure un an plus tard et, aprés une longue gestation, un film d'animation est également réalisé en 2006. En 1995, le recueil Frères du Japon paraît chez l'éditeur Magazine House. Il contient les nouvelles de l'auteur publiées dans le magazine Comic Are . En 1996, il débute Ping Pong, à nouveau prépublié dans le magazine Big Comic Spirits. Cette série qui met en scène des lycéens champions de tennis de table se voit elle aussi adaptée pour le grand écran en 2002. En 1999, il réalise le poétique et onirique Gogo Monster. À travers Number Five, publié entre 2001 et 2005 dans le magazine « alternatif » IKKI des éditions Shôgakukan, on ressent fortement ce mélange très original que Taiyou Matsumoto a opéré entre la culture japonaise et européenne. Parallèlement, il publie chez le petit éditeur Free Style deux mangas, Mezasu hikari no saki ni aru mono, moshiku wa, paradise en 2000 et Hana en 2002. Ces œuvres trés particulières sont assez proches dans leur forme de la bande dessinée franco-belge indépendante. Actuellement, il dessine pour Shôgakukan, sur le scénario d'un autre mangaka, une série de samouraï : Takemitsu Samurai. On lui doit aussi deux artbooks, 100 et 101, ainsi que les illustrations d'un recueil de poèmes et d'un livre pour enfants. Son univers graphique reste trés original au Japon et de ce fait, Taiyou Matsumoto y est considéré comme un auteur majeur même s'il est relativement ignoré chez nous.

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